Une dizaine de milliards d'"objets connectés" dans dix ans... mais 60% d'échecs à l'heure actuelle

De plus en plus d'objets seront reliés à Internet à l'avenir... mais il faut bien préparer le terrain.

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Par RTBF La Prem1ère

Dans le dossier d’Écomatin ce mardi, Michel Gassée évoquait "l’Internet des objets", un phénomène en pleine expansion. Des dizaines de milliards d’objets seront en effet connectés à l’Internet dans les dix prochaines années.

Mais à ce stade, les échecs sont également très nombreux: 60 % des projets Internet des objets échouent en phase préliminaire. Un chiffre qui vient du géant américain des réseaux: Cisco. Raison principale: pas mal d’entreprises se lancent sans avoir préparé minutieusement tout l’écosystème nécessaire. Or, ce sont des projets hyper complexes et certaines entreprises se lancent parfois un peu vite.

Arnaud Spirlet, patron de Cisco Belgique donne un exemple très simple: "Imaginons une société qui loue des machines à café dans les entreprises. À l’Internet des objets directs, cette machine à café devrait être connectée maintenant et pouvoir réclamer automatiquement qu’on puisse ramener de l’eau, qu’on puisse rajouter du café, qu’on ait besoin de maintenance, quelque chose qui ne fonctionne pas, ce genre d’information. Mais est-ce que la société est prête, elle, à gérer cette information qui vient? Est-ce que les bases de données sont prêtes? Est-ce que les data centers sont là? Est-ce qu’on a le software pour pouvoir le faire? Est-ce qu’on peut absorber la quantité d’informations? Est-ce qu’on a l’analytics, le big data qui peuvent le faire? Pas forcément".

Impliquer tous les départements

Et dans ce cas-là, c'est l'échec: l’entreprise n’est pas en mesure d’exploiter pleinement les informations envoyées par les objets qu’elle a reliés par le biais d’Internet. Autrement dit, il ne suffit pas de coller une petite carte SIM dans une machine à café pour faire de l’Internet des objets. Il faut aussi de grosses bases de données, des logiciels, des capacités d’analyse.

"Je dirais que l’impulsion vient en général d’un département, explique Arnaud Spirlet, alors que l’Internet des objets va toucher tous les départements. Et en général, les autres départements ne sont pas prêts. Donc c’est possible que l’Informatique soit prête par exemple, mais que le marketing ne soit pas prêt ou que la supply chain (ndlr: la chaîne logistique) ne soit pas prête. Et donc forcément, ça crée un blocage et on reste en phase de test parce que le test est géré par un département et le reste de la société n’est pas derrière".

Mais l’échec n’est souvent que temporaire: les organisations sont convaincues du potentiel immense de l’Internet des objets, par exemple pour optimiser leur chaîne de production ou améliorer la maintenance de cette chaîne de production. Alors, après un premier essai mitigé, elles vont redéfinir leur projet. Souvent, il sera plus ambitieux que le premier et là ça va marcher...

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